A la découverte du patrimoine de La Guerche-de-Bretagne_Maison pans de bois rouge, commerce_crédit Alexandre Lamoureux_validité 2030

À la découverte du patrimoine - La Guerche-de-Bretagne

à La Guerche-de-Bretagne
3.9 km
Pédestre
1h 20min
Facile
  • La cité de La Guerche-de-Bretagne est implantée aux confins de deux régions ; la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et de quatre départements ; l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique. Cette situation stratégique, sur les Marches de Bretagne, lui a permisde s’affirmer au cours des siècles et d’être au coeur des échanges.
    La Guerche est fondée au Moyen Âge sur la paroisse de Rannée, au sud de la cité, par Sylvestre, issu d’une famille d’évêques. Au simple donjon,...
    La cité de La Guerche-de-Bretagne est implantée aux confins de deux régions ; la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et de quatre départements ; l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique. Cette situation stratégique, sur les Marches de Bretagne, lui a permisde s’affirmer au cours des siècles et d’être au coeur des échanges.
    La Guerche est fondée au Moyen Âge sur la paroisse de Rannée, au sud de la cité, par Sylvestre, issu d’une famille d’évêques. Au simple donjon, probablement en bois, édifié sur une motte, succède un château de pierre, attesté au XIe siècle qui dominait l’étang du Matz, aujourd’hui asséché.
    Dès le XIIe siècle, la cité devient une véritable petite ville, aux nombreuses maisons en pan de bois regroupées autour de son château, et le siège d’une importante seigneurie. Trente-sept seigneurs s’y succèdent, parmi lesquels, Bertrand du Guesclin qui a lutté contre les Anglais durant la guerre de Succession de Bretagne.
    En raison de son implantation stratégique, la cité se développe, mais elle est aussi très convoitée et fait l’objet d’innombrables occupations, dévastations et exactions.
    En 1173, le château et la ville sont incendiés par les troupes d’Henri II, roi d’Angleterre. Au siècle suivant, afin de mieux se protéger, la cité se dote de remparts et de deux premières portes. Cela n’empêche pas les Anglais de forcer les remparts en 1443 et de prendre possession de la cité. Au XVIe siècle, La Guerche, bastion catholique, est une dernière fois ébranlée par les guerres de Religion.
    Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la ville continue à s’ouvrir et la population manifeste une grande activité. L’agriculture, le commerce, le tannage des peaux, la confection de draps et l’industrie de la toile assurent, au pays guerchais, la prospérité et une certaine aisance attestée par la construction d’églises et de manoirs.
    Au XIXe siècle, la cité se développe par ses faubourgs. Une efficace politique de désenclavement favorise les échanges, notamment grâce à la création d’un réseau ferroviaire en 1880 et 1881.
    Aujourd’hui, la cité rayonne sur son territoire. Elle a la particularité d’avoir conservé une urbanisation dense et concentrée ainsi qu’un rare exemple d’architecture en pan de bois. Son incontournable marché attire une large population chaque mardi matin depuis 1121.

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Points d'intérêt
1 L’ancien château
Installé sur une motte artificielle dans la partie nord-est de la ville, le château était bordé par l’ancien étang du Matz au nord, qui est aujourd’hui un jardin aménagé. Des douves entourant le premier bourg castral, doublées ensuite par une enceinte maçonnée ont déterminé aujourd’hui les grandes places qui entourent la ville et séparent le centre historique des faubourgs.
Dès la fin du Moyen Âge, le château est en ruine ; il n’est détruit qu’en 1740. Ses pierres sont utilisées pour construire l’auditoire de justice. Aujourd’hui, seuls subsistent les vestiges de la motte sur laquelle s’élevait, au XIIe siècle, un donjon.
2 La basilique Notre-Dame-de-La-Guerche
La construction de l’église s’est étalée sur plusieurs siècles. Elle remplace probablement l’ancienne chapelle du château, attestée en 1185. Les bases de la puissante tour de clocher, sur le flanc sud près du chevet, remontent au XIIe siècle, époque à laquelle Guillaume II, seigneur de La Guerche, sénéchal de l’ordre du temple, fonde une commanderie templière au nord de la ville.
En 1206, Guillaume III érige la chapelle en collégiale et la confie à des chanoines. Un enfeu en arcade abrite son gisant dans le mur nord du chœur, derrière l’autel. L’église actuelle, de vastes proportions, est reconstruite au début du XVIe siècle sur le modèle à file de pignons. Dans la partie orientale du chœur, les stalles des chanoines, sculptées entre 1505 et 1522 par deux artisans, associent un fin décor d’arabesques et de grotesques de la première Renaissance et des scènes profanes issues du répertoire médiéval. Après la Révolution, la collégiale devient église paroissiale. En 1869, l’architecte rennais, Arthur Regnault, érige à l’ouest une monumentale tour-porche gothique
de plus de soixante-cinq mètres - inspirées de la cathédrale de Quimper, flanquée de quatre clochetons. L’église, classée monument historique en 1913, est érigée au rang de basilique en 1951.
3 La rue des chapelles
Les chapelles, érigées aux XVe et XVIe siècles dans le bas-côté sud de la basilique, ont donné le nom à la rue qui longe l’édifice. Selon la mode de la fin du gothique, leurs pignons sont ornés de sculptures fantaisistes représentant des têtes humaines, des monstres ou des animaux. L’une des maisons de la rue s’orne d’une tête sculptée.
4 Le prieuré Saint-Nicolas
Le prieuré Saint-Nicolas, situé dans le faubourg de Rennes, à l’ouest de La Guerche remonte aux origines, de la cité. Afin d’accroître l’attractivité de son château, Guillaume Ier, troisième seigneur de la cité, obtient de l’abbé de Saint-Melaine de Rennes, les reliques du saint. Sous sa protection, les moines construisent, au milieu d’un champ, cette chapelle autour de laquelle s’est développé un premier bourg. En plaçant une chapelle, un faubourg et une porte de ville sous la protection de saint Nicolas, patron des voyageurs et des marchands, les Guerchais affichent l’activité de leur ville : le commerce.
5 Les portes de la cité
Après 1223, la cité se dote de ses premiers remparts. Ils sont d’abord percés par deux portes : l’entrée principale de la cité depuis Rennes avec la porte Saint-Nicolas, en lien avec le prieuré, et la porte de Rannée, paroisse dont dépendait la ville jusqu'à la Révolution. En 1653, une troisième porte est percée vers le nord pour accéder au faubourg du Bouridal qui se développe. Une dernière porte est créée, en 1740, menant vers l’Anjou, favorisant les nombreux échanges avec cette province.
6 L’ancien auditoire
Dès le XIIIe siècle, La Guerche dispose d’un lieu dans lequel le commerce et le pouvoir sont contrôlés par les seigneurs qui en tirent des revenus. Accolé à La Salorge, l’auditoire était le lieu de proclamation d’ouverture des marchés et la justice y était rendue. Cet édifice était surmonté d’un clocheton qui annonçait les décisions. Il est détruit en 1839 et remplacé par l’actuel bâtiment dit La Salorge.
7 Les foires et les marchés
Dès 1206, les foires sont attestées et se tiennent au cœur de la ville. Au mois de septembre, après les récoltes, les Trois Angevines, héritées du Moyen Âge, figurent parmi les grandes foires de l’Ouest. Le célèbre marché du mardi matin est attesté en 1121 et réputé jusqu’en 1840 pour les toiles de chanvre, les peaux tannées et le sel. Aujourd’hui, ce rendez-vous incontournable, qui occupait le centre de la cité et les grandes halles jusqu’à la Révolution, s’est agrandi et s’étale sur le champ de foire, la promenade du Grand-Mail et la rue de Nantes.
Un dicton lui est associé : « on trouve tout, comme à La Guerche ».
8 La place Charles de Gaulle
Autour de cette place se trouve un rare exemple de maisons à porches et en pan de bois des XVIe et XVIIe siècles. Leurs alignements en continu forment des galeries sous lesquelles les marchands vendaient leurs produits. Aujourd’hui, elles sont les témoins de la prospérité industrielle et commerciale guerchaise du XVIe au XVIIIe siècle et les commerces actuels attestent de la pérennité
de cette activité. Au centre de la place, une fontaine a été aménagée en 1990, en souvenir de l’emplacement d’un ancien puits ; seule source d’eau de la cité pendant la grande sécheresse de 1766 à 1767 qui a duré seize mois.
9 La Salorge
Les vastes halles en bois d’autrefois, comptant parmi les plus grandes de Bretagne, ont été remplacées par un bâtiment de style néo-classique, édifié sur arcades, dû à l’architecte rennais Louis Richelot et abritant à l’étage la mairie (actuel centre culturel et médiathèque).
Le nom, La Salorge, renvoie à la vente de sel qui s’y tenait, dans une partie du rez-de-chaussée, et résume une grande partie de l’histoire commerciale et industrielle de la cité. Mais, comme de nombreuses villes bretonnes aux XVIIe et XVIIIe siècles, La Guerche était aussi renommée pour ses draps et ses toiles de chanvre vendus sous les halles. Utilisées pour la confection des voiles des navires, les toiles s’exportaient jusqu’en Russie.
Cependant, bien que fabriquées aux alentours, elles devaient recevoir leur marque de fabrique (tampon) à Rennes. Comme ce déplacement occasionnait des frais, la cité obtint, en 1739, un bureau des marques qui fonctionna jusqu’à la Révolution.
10 L’allée des tanneurs
Un peu à l’écart du centre historique, en empruntant la rue Neuve, on découvre une petite allée qui se dirige vers le jardin du Matz. Son nom témoigne de l’ancienne activité de tannage qui devait s’y tenir. Les tanneurs, pour des raisons d’hygiène, étaient la plupart du temps installés à l’extérieur de la ville ; à La Guerche, près d’un cours d’eau nommé le Bigosier, aujourd'hui canalisé, qui se jetait ensuite dans l’étang du Matz.
11 Les deux gares
À la fin du XIXe siècle, le département se dote d’un réseau de chemin de fer ; ainsi une gare
ferroviaire est construite à La Guerche entre 1880 et 1881. Parallèlement, une seconde gare est créée pour accueillir le tramway. La rue accueillait alors deux hôtels de voyageurs.
Le Guerchais, Léon Rousseau, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Rennes, a été le principal artisan du développement de ce mode de locomotion. Cependant, avec le développement de l’automobile, le tramway cesse de circuler en 1948 et son ancienne gare est aujourd'hui reconvertie en habitation. La gare ferroviaire est quant à elle rasée en 1972.
12 La rue du Guesclin
La rue du Guesclin a été percée lors de la construction des deux gares pour faciliter l’accès vers le centre-ville. Ces travaux d’aménagement témoignent de la volonté de moderniser et d’aérer la ville et d’y faciliter la circulation
13 Le « château », place du Guesclin
Sur la place du Guesclin, cette demeure, aux allures de petit château, se démarque du reste des maison par son volume, ses fines tourelles d’angles, son appareil de briques et ses baies en calcaire.
Elle a été construite au XIXe siècle par un particulier, Monsieur Pichot, et a ensuite accueilli la perception.
14 La mosaïque Odorico
Installé le long de la route en direction de Vitré, ce bâtiment abritait l’entreprise de Monsieur Perrier et de Madame Baron, marchands de fruits et de légumes. L’enseigne, qui couronne le bâtiment avec sa découpe en escalier et son ressaut cintré, reprend les formes Art déco. Elle est richement décorée de fruits et de feuillages stylisés illustrant la fonction des propriétaires. Cette enseigne-mosaïque a été réalisée par la célèbre famille italienne Odorico au début des années 1930, durant le rayonnement du mouvement.
15 Les maisons à porche et en pan de bois
Le bois et la terre, matériaux abondants et peu couteux, ont été essentiellement utilisés pour la majorité des constructions urbaines du Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
L’armature secondaire du pan de bois, qui remplit l’espace entre les poteaux de structure, peut prendre différents aspects, comme par exemple des chevrons ou des feuilles de fougères au n°14 rue d’Anjou ou celui en croix de saint André au n°12, ou encore un treillis de losange, comme au n°10 rue d’Anjou.
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