Balade nocturne en pays d’Iroise, entre phares et mer

Votre expert breton – Franck

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’emmener les gens voir les phares de l’Iroise ?
Pour ce moment que j’adore : celui où le jour décroît, où la mer devient presque noire, et que clic… le premier phare s’allume. Et un autre. Et encore un autre. C’est comme une constellation bretonne qui se réveille. Aujourd’hui, j’ai envie de la partager, cette pointe de Corsen : un vrai théâtre. Pas juste un bout de carte. En stars, les phares… et la mer comme décor vivant !

Même si on n’y connaît rien en optique de phare, on peut apprécier ? 
Et comment ! Moi je viens avec mes jumelles, mes cartes, des histoires et beaucoup de passion. On marche, on observe, on apprend des trucs au passage — par exemple pourquoi un phare clignote 2 fois toutes les 10 secondes, ou comment un gardien vivait tout seul là-bas pendant des semaines. Et si quelqu’un me sort : “Tous les phares se ressemblent, non ?”, je dis : “Viens, je t’en présente douze… Tu vas voir s’ils ont la même tête !”

Pourquoi cette expérience laisse-t-elle une trace ? 
Parce que ça touche un endroit où on a moins l’habitude d’aller : l’émerveillement. On pense venir regarder des lumières au loin, et on se retrouve à se taire ensemble, devant l’horizon. A imaginer des vies, à sentir qu’on est minuscule – mais à notre place. Avant d’arriver là, les phares, tu les faisais tourner en cartes postales sur le tourniquet du PMU. Après, tu lèves les yeux dès qu’un point lumineux clignote à l’horizon. Et tu te dis : “Lui… je le connais.”