L’histoire d’une rade pas comme les autres
A bâbord, un coquillier trace la route. « Ces petit bateaux pêchaient la coquille Saint-Jacques mais aussi le maërl, un sédiment longtemps utilisé comme engrais pour les fraises », nous explique Patrick, le mécano de l’équipage. Et Yann d’ajouter : « Ici, la mer et la terre sont intimement liées comme le sont également l’histoire de la rade et celle de l’armée ». Richelieu, Colbert, Vauban, Dajot… Depuis des siècles, Brest est le théâtre d’enjeux militaires – et aujourd’hui, celui des manœuvres des sous-marins de la base opérationnelle de la Marine nationale de l’Ile Longue, que nous longeons à présent. Pas de périscope à l’horizon, nous poursuivons notre route.
La pause déjeuner
C’est l’heure de déjeuner. Bien abrités au creux de l’anse de l’Auberlac’h, nous savourons les petits plats concoctés par Gauthier, cuisinier sur La Recouvrance. Un vrai délice ! S’en suit une petite sieste à l’ombre des voiles pour les uns et une pause-café dans le carré pour les autres. L’ancre levée, Yann propose à Serge de prendre la barre, tandis que Rémy nous invite à un petit cours de matelotage. « Le nœud de chaise n’aura désormais plus de secrets pour vous. » Quoique celui de Lucie, strasbourgeoise d’adoption, ressemble quelque peu à un « bretzel », diront certaines mauvaises langues ! Notre croisière se poursuit sous un soleil généreux. Le vent forcit légèrement et promet de nous ramener à bon port. Les yeux rivés sur la mer, secrètement, je me prends à rêver de mettre le cap sur le Pacifique ou les mers australes, comme l’on fait Bougainville, Kerguelen ou La Pérouse… Une prochaine fois, peut-être !